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Le chômage et la peur de perdre son emploi (Travail) : Cette inquiétude concerne autant les chômeurs que les salariés craignant de perdre leur poste. La consommation des ménages est directement influencée par l’indice de confiance des consommateurs, et les crédits pour l’investissement et l’équipement sont impactés par l’indice de confiance des chefs d’entreprise (voir les travaux de Hakim Ben Hamouda sur l’impact de la confiance).
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Le niveau de vie et le pouvoir d’achat (Coût de la vie) : Outre les inquiétudes liées à l’emploi, la perception d’une baisse du pouvoir d’achat est généralisée et significative, avec une perte estimée à 30 % depuis 2011. Cela affecte la capacité des citoyens à planifier à long terme. Les plus aisés se tournent vers des niches fiscales ou l’investissement dans le secteur informel. Les achats impulsifs prennent le pas sur les dépenses planifiées, contribuant à l’augmentation de la consommation courante et à l’essor du découvert bancaire, ce qui a des répercussions sur les liquidités bancaires et le taux de surendettement.
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La sécurité et l’application de la loi (Sécurité) : Avec plus de 200 000 crimes et délits enregistrés en 2019, un sentiment généralisé d’insécurité prévaut. Les citoyens attendent des mesures fermes pour stabiliser la situation qui affecte non seulement la sécurité, mais aussi les sphères judiciaire et pénitentiaire, entravant le développement de certains quartiers et menant à leur ghettoïsation.
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La lutte contre la corruption (Justice) : Le public perçoit une corruption endémique chez les politiques et les grandes personnalités. Il y a un fort désir de voir une lutte efficace contre la corruption touchant divers domaines tels que l’administration, les partis politiques, les économies de cartels et de contrebande. La perception d’une justice à deux vitesses influence négativement les comportements sociaux.
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Le fonctionnement de l’État (Gouvernance) : Plus de 70 % des chefs d’entreprise et des entrepreneurs voient l’État et l’administration comme les principaux obstacles à leur développement. Il y a un appel général à la libéralisation, excepté dans les secteurs stratégiques liés à la souveraineté nationale.
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La quête de vérité (Histoire et souveraineté) : Les assassinats politiques, le terrorisme, l’émigration des Tunisiens en Syrie et l’ingérence étrangère font partie des grandes affaires qui suscitent l’indignation et discréditent l’action de l’État. L’incapacité à traiter judiciairement ces affaires ébranle le récit national.
-23 avril 2024