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Les attentes de la population tunisienne, face aux crises

Une crise politique mère de toutes nos crises

Depuis 2011, la Tunisie est confrontée à une succession de crises entraînant un effondrement sur plusieurs axes et mettant en péril les acquis de la révolution. Le discours actuel des partis politiques et des élites tend à présenter chaque crise comme indépendante, attribuant à chacune des causes spécifiques (Covid-19, conflit en Ukraine, problèmes énergétiques, tensions au Moyen-Orient, etc.). Nous réfutons cette interprétation réductrice qui a pour effet de brouiller les véritables causes et de diluer les responsabilités quant à la situation actuelle de la nation.

Une crise politique qui génère huit autres crises majeures
  1. Crise Institutionnelle : Suite à la révolution de 2011, le système parlementaire tunisien s’est trouvé paralysé, avec 83 % des lois adoptées restant sans décrets d’application. Depuis lors, sur 2500 mesures des lois de finance publiées, seulement 256 ont été effectivement mises en œuvre. L’intervention du président Kais Saied en 2022 a mis un terme à ce système délirant, imposé de l’étranger. Cependant, la crise institutionnelle persiste, exacerbée par de nouveaux défis liés à la démocratie, la liberté d’expression et la représentation des différentes forces politiques. Le défaut persistant d’application et de mise en œuvre effective des lois continue de freiner le développement politique et administratif du pays.
  1. Crise Identitaire : Depuis la révolution, la Tunisie est tiraillée entre différentes visions identitaires : un islam rigoriste versus un islam traditionnel et modéré, des tensions sur les identités arabe et berbère, et des conflits entre les influences occidentales et les traditions locales. Ces divisions sont exacerbées par l’incapacité des forces politiques à se concentrer sur les problématiques fondamentales, remplaçant les luttes pour le progrès social (le combat vertical) par des affrontements entre groupes de citoyens (le combat horizontal).
  1. Crise Économique : L’économie tunisienne repose sur un modèle obsolète sans création de valeur, dominé par des monopoles, tant publics que privés, et des cartels qui contrôlent les secteurs les plus rentables. L’économie, basée sur des industries non productives et l’exploitation des travailleurs précaires, survit grâce à des injections de crédit et des taxes excessives, conduisant à un effondrement du pouvoir d’achat. A ce jour aucune reforme d’avenir n’a vu le jour hormis notre plan de transformation qui reste malheureusement unique en Tunisie.
  1. Crise Sociale : Le modèle social en Tunisie est défaillant, marqué par une inégalité croissante et une incapacité à fournir un soutien adéquat aux populations vulnérables. La détérioration des conditions de vie et la montée du chômage exacerbent la frustration et le mécontentement social.
  1. Crise Sanitaire : D’après le ministère de la santé, 58% des Tunisiens n’ont plus accès aux services de santé de base, une situation aggravée par l’augmentation des comportements à risque tels que le tabagisme, l’alcoolisme, la consommation de drogues, la pollution et la malbouffe. Cette dégradation sanitaire menace le bien-être général de la population.
  1. Crise Sécuritaire : L’insécurité monte, avec une augmentation notable de la criminalité et de la délinquance, particulièrement parmi les jeunes. Cette situation est le reflet d’un manque de perspectives et d’opportunités pour cette tranche de la population.
  1. Crise Judiciaire : Le système judiciaire tunisien, en manque de réformes, est souvent perçu comme injuste, appliquant des peines disproportionnées aux plus faibles tout en échouant à traiter efficacement des crimes majeurs tels que la corruption, l’évasion fiscale, et le terrorisme.
  1. Crise Écologique : La Tunisie fait face à un désastre écologique caractérisé par la dégradation des écosystèmes, la pollution accrue et une gestion inefficace des ressources naturelles. Cette crise environnementale menace la durabilité des modes de vie et la santé des populations.

 

Ces différentes crises présentent des impacts systémiques et interdépendants. La théorie des systèmes complexes nous enseigne que traiter ces crises de manière isolée et indépendante, sans prendre en compte leurs racines structurelles (La crise politique) n’aucun sens.

Il est donc essentiel comme le propose « INTILAQ 2050 » d’adopter une approche holistique qui adresse simultanément les interconnexions et les dynamiques sous-jacentes afin de parvenir à des solutions durables. Ignorer ces liens et ces interactions ne ferait qu’entraîner des réponses partielles et temporairement efficaces, sans résoudre les problèmes de fond.

Les attentes de la population

Ces différentes crises ont suscité des attentes précises de la part de la population tunisienne. Une analyse transversale des publications et des commentaires sur le web, couvrant la période de 2018 à 2023, a permis d’identifier six préoccupations majeures. Bien que l’ordre de priorité de ces préoccupations puisse varier au fil des années, elles restent constantes et reflètent les principales attentes des citoyens face aux défis actuels :
  1. Le chômage et la peur de perdre son emploi (Travail) : Cette inquiétude concerne autant les chômeurs que les salariés craignant de perdre leur poste. La consommation des ménages est directement influencée par l’indice de confiance des consommateurs, et les crédits pour l’investissement et l’équipement sont impactés par l’indice de confiance des chefs d’entreprise.

  2. Le niveau de vie et le pouvoir d’achat (Coût de la vie) : Outre les inquiétudes liées à l’emploi, la perception d’une baisse du pouvoir d’achat est généralisée et significative, avec une perte estimée à 40 % depuis 2011. Cela affecte la capacité des citoyens à planifier à long terme. Les plus aisés se tournent vers des niches fiscales ou l’investissement dans le secteur informel. Les achats impulsifs prennent le pas sur les dépenses planifiées, contribuant à l’augmentation de la consommation courante et à l’essor du découvert bancaire, ce qui a des répercussions sur les liquidités bancaires et le taux de surendettement.

  3. La sécurité et l’application de la loi (Sécurité) : Avec plus de 200 000 crimes et délits enregistrés en 2019, un sentiment généralisé d’insécurité prévaut. Les citoyens attendent des mesures fermes pour stabiliser la situation qui affecte non seulement la sécurité, mais aussi les sphères judiciaire et pénitentiaire, entravant le développement de certains quartiers et menant à leur ghettoïsation.

  4. La lutte contre la corruption (Justice) : Le public perçoit une corruption endémique chez les politiques et les grandes personnalités. Il y a un fort désir de voir une lutte efficace contre la corruption touchant divers domaines tels que l’administration, les partis politiques, les économies de cartels et de contrebande. La perception d’une justice à deux vitesses influence négativement les comportements sociaux.

  5. Le fonctionnement de l’État (Gouvernance) : Plus de 70 % des chefs d’entreprise et des entrepreneurs voient l’État et l’administration comme les principaux obstacles à leur développement. Il y a un appel général à la libéralisation, excepté dans les secteurs stratégiques liés à la souveraineté nationale.

  6. La quête de vérité (Histoire et souveraineté) : Les assassinats politiques, le terrorisme, l’émigration des Tunisiens en Syrie et l’ingérence étrangère font partie des grandes affaires qui suscitent l’indignation et discréditent l’action de l’État. L’incapacité à traiter judiciairement ces affaires ébranle le récit national.

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