Insomnia

Préambule : Je travaille depuis Janvier 2018 sur notre plan de transformation avec l’idée de rédiger un livre : “300 propositions pour la Tunisie de demain” . Votre soutien après mes lettres ouvertes m’ont décidé à créer notre mouvement. Le texte suivant est rédigé le 17 Mai 2020 la nuit ou je décide de lancer ce mouvement )

Day One, 4 h du mat je décide de rédiger l’introduction du manifeste INTILAQ 2050. Au moment où j’écris ces lignes tel un navire en pleine tempête qui ne sait pas vraiment où il va, je suis frappé de toute part par les vents du souvenir qui lacèrent mon cœur rempli de nostalgie. Des noms dansent devant mes yeux au grès de ces bourrasques voulant toutes me pousser dans les directions les plus folles. Des noms qui ont rêvé, idéalisé, fantasmé une Tunisie souveraine et moderne bien avant moi et à qui je rends hommage avant tout. Je vois le nom de mon père Si Abdelaziz Kamoun le meilleur de tous les pères qui aura fait de moi ce que je suis en m’enseignant la rigueur et le travail. Il disait à qui veut bien l’entendre que nous serions « mieux que la France » dans 50 ans et c’était il y a 40 ans, il nous reste 10 ans mon cher père pour t’offrir le plus beau des rêves. Je vois le nom de ma maman si fière et courageuse, mes frères et ma sœur qui me manquent tellement.

Je vois le nom de mes oncles si Amar Kamoun, si Ameur Kamoun paix à leurs âmes, si Mohamed Rekik, si Hassan Kamoun, si Moktar et Fairouz Kamoun, mes héros qui m’ont raconté des soirées durant, Bourguiba et le rêve du souverainisme, mais aussi la grandeur du Liban, de l’Irak et de la Syrie d’antan.  Je pense à leurs récits enflammés sur cette époque révolue où nous pensions pouvoir toucher les étoiles.

Je pense à mes oncles, tantes, cousins et cousines, amis (es) et collègues, je ne peux les citer tous, ces proches qui ont forgé au plus profond de mon être cet amour inconditionnel de notre pays et comme vous tous avec vos parents, vos familles et vos proches nous pourrions ensemble, écrire sur nos murs 11 millions de noms d’hommes et de femmes qui ont tous le même rêve, celui de vivre simplement, sereinement et avec honneur dans la plus belle des nations, notre Tunisie.

A vous qui m’avez écrit en larmes pour me décrire les situations les plus terribles, pour me décrire votre désespoir et votre solitude, j’ai pleuré avec vous profondément, sincèrement et je vous réponds du fond de mon âme brisée : non vous n’êtes pas seuls, vous n’êtes plus seuls, à nous de devenir une armée, l’armée des justes, nous brandirons à la face du monde notre honneur et notre identité comme des armes levées et les idées, la vérité et la justice seront nos champs de bataille irrigués par vos larmes pleines de vie.

A mains nues nous tracerons ce chemin vertueux vers l’espoir et la lumière. Un chemin ou chaque centimètre ne sera gagné qu’à la sueur de notre chair. Nous avons face à nous les forces les plus maléfiques et les plus occultes. Soyons clairs, nous allons combattre ensemble un diable à plusieurs têtes celui du fanatisme, de l’obscurantisme, de la corruption, de la compromission, de la trahison, du népotisme, de l’avarice, de l’incompétence et de l’ingérence de toute part, une hydre maléfique qui a investi, telle une mauvaise herbe, chaque parcelle de notre patrie, avec nos dents s’il le faut nous devrons l’arracher, mais nous n’avons pas peur, nous ne tremblons que d’impatience et de folie, celle de la grandeur,  celle des innocents. Mes amis (es), la lutte sera dure, harassante, cinglante mais portée par les rêves de nos sages et de nos anciens. Notre victoire si belle, nous permettra de fixer nos enfants dans les yeux et de leurs dire « regardez nous l’avons fait ! ».

Aux ennemis de la nation, je dis que dieu vous pardonne. Oh que oui je suis sincère ! Que dieu vous pardonne tous, car le peuple, lui, ne vous pardonnera pas – soyez en sûr- et il vous conduira sur le bûcher de vos vanités. Fuyez s’il vous reste un peu de lucidité ou bien comme Rome, continuez à faire la fête et à vous enivrer de vos belles certitudes pendant que nos éléphants vont à nouveau traverser des montages que vous pensez imprenables.

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