Appel à la mobilisation suite au Décret Présidentiel du 22 Septembre 2021

Notre Président a mis un terme à la constitution de 2014 à travers un décret qui maintient la suspension du parlement sans le dissoudre, et qui donne au président le pouvoir exécutif et législatif à travers des décrets-lois non susceptibles de recours en annulation. Madame Najla Bouden, vient d’être nommée chef du gouvernement en Tunisie et l’on peut déjà constater une absence totale de déclaration de soutien au niveau international (pas un seul communiqué de presse officiel de pays sensés être les grands défenseurs de la cause féminine). Nous salons cette nomination.

Nous avions appelé, dans les médias, les 13 Juin 2020, 25 janvier 2021 et 20 mars 2021 à la mise en place d’une gouvernance présidentielle temporaire fonctionnant sur la base de décrets-lois permettant, sans consultation du parlement,  l’organisation d’un référendum national pour la restauration du régime présidentiel, la rédaction d’un nouveau code électoral, d’une nouvelle constitution, l’organisation de nouvelles élections présidentielles, la mise en place d’un gouvernement restreint et le lancement de la transformation de notre pays sur la base de nos propositions mais aussi sur la base du dialogue, de la co-construction avec la société civile, et de l’inclusion de toutes les organisations républicaines et démocrates.

Une position argumentée

Ainsi en cohérence avec nos publications, nous appelons à un soutien citoyen à la fois constructif et vigilant de l’action entreprise par notre Président. Nous appelons à l’union nationale, à une trêve d’honneur des guerres d’égos et des pouvoirs, et à une mobilisation des « braves » « des justes » et des « patriotes » pour nous fédérer ensemble autour d’un objectif commun que nous vous proposons. Notre message est simple : Un peuple, Un pays, Un avenir.

Une nouvelle fois dans notre Histoire la Tunisie est à la croisée des chemins et collectivement nous entrons tous dans l’inconnu. Il nous apparait important de rester tous alignés à la fois sur le diagnostic réel de la situation, nos enjeux, nos opportunités mais aussi sur les dangers qui nous feront face. Ces thèmes feront l’objet de nos prochaines publications

Notre soutien n’est pas idéologique ou partisan, il s’appuie sur une analyse scientifique de notre situation basée sur la théorie des systèmes complexes appliquée aux nations.

Un système qui s’effondre est un système qui ne permet plus d’assurer les conditions vitales de sa survie (comme son financement, sa légitimité ou son renouvellement). Le chercheur Dimitry Orlov définit cinq étapes caractérisant l’effondrement d’un système « nation ».

Etape 01 : L’effondrement financier : les banques sont en difficultés, l’accès au capital est difficile ou perdu et les placements financiers ainsi que les investissements sont réduits à néant. Le système tente de survivre par l’endettement et la planche à billets.

Etape 02 : L’effondrement commercial : difficultés d’approvisionnement, dévaluation de la monnaie provoquant une augmentation forte à la fois, des prix, de la contrebande et de la corruption.

Etape 03 : L’effondrement politique : le gouvernement a perdu sa légitimité et n’est plus d’aucun recours, substitution du pouvoir par les cartels, les mafias, les religieux, les tribus et les diverses forces d’ingérences.

Etape 04 : L’effondrement social : l’État failli dans ses missions de protection, les organisations caritatives ou mutualistes se désagrègent à leur tour. Le peuple sombre dans la pauvreté, la maladie, la détresse.

Etape 05 : L’effondrement culturel : les gens perdent leurs capacités de bienveillance, d’honnêteté, de charité. L’identité nationale s’effondre, le combat horizontal s’installe durablement, la criminalité explose ainsi que les émeutes et/ou le terrorisme. La peur et l’incertitude s’installent partout sur le territoire.

Nous avons évidemment franchi les cinq étapes d’Orlov qui signent l’effondrement du système « Post Révolution ». Avec la force de notre peuple, de notre identité, la Tunisie et ses 3000 ans d’Histoire n’a rien à craindre, nous sommes un peuple à la résilience exceptionnelle, nous parlons bien d’effondrement du système qui régit la cité et non pas de notre « nation » en tant que telle.

L’une des particularités d’un système complexe est la notion point de « non-retour ». Lorsqu’un système complexe entre dans un processus d’effondrement avancé, il passe un cap qui ne permet aucun retour arrière quelle que soit l’énergie dépensée. La crise financière de 2007 et les émeutes du bassin minier avaient créé le point de « non-retour » du système Ben Ali. La déclaration de Béji Caïd Essebsi, faite le 20 octobre 2014 lors du meeting populaire à Hammam Lif avait suscité un élan populaire nourri d’espoir qui aurait permis un rétablissement de la situation mais la trahison des fondements de ce discours a mis les bases du point de « non-retour » du système « post révolution », qui n’a fait que générer des trahisons et des alliances contre nature dont l’unique objectif aura été la sauvegarde des intérêts particuliers de chacun des acteurs.  La crise sanitaire n’a fait que mettre en lumière la nature profonde de cet effondrement systémique que nous considérons comme irréversible depuis 2015 avec un Etat, une administration et une classe politique qui a perdu toute légitimité et toute crédibilité populaire.

La notion de « choc constructif » ou « choc de transformation »

La deuxième particularité d’un système complexe est qu’il est fortement sensible à ses conditions d’initialisation : il est impossible « d’effacer » l’impact des conditions d’initialisation sur un temps court (le système « tourisme » en Tunisie s’est construit sur le tourisme de masse, cela conditionne toutes les stratégies de changement). En stratégie nous parlons de « chocs constructifs » pour s’affranchir de l’impact de ces conditions d’initialisation. Les plus grandes réformes récentes en France ont eu lieu juste après la deuxième guerre mondiale, après les émeutes de Mai 1968 et après les chocs pétroliers. La chute du mur de Berlin, le 11 septembre 2001, et la crise de la COVID sont les trois « chocs » qui ont généré le plus de transformation systémique dans le monde depuis la deuxième guerre mondiale. Le Forum de Davos reprend ces notions dans le livre « Le Grand Reset »

Les conditions d’initialisation du système « post révolution » 

Le système « Trabelsi » pour exister avec un semblant de discrétion s’est appuyé sur plus d’une centaine d’entreprises et de personnes dites « prête nom ». Ces entreprises sont basées en Tunisie mais aussi à l’étranger. La révolution a été un jackpot pour les propriétaires de ces entreprises, les Trabelsi disparus, ils sont passés du statut de « sbires » de la dictature à propriétaires d’entreprises, hommes d’affaires, investisseurs, barons de la contrebande etc…  Malgré ce jackpot la plupart étaient terrorisés avec la crainte d’aller en prison ne sachant pas comment justifier cet argent massif. Une partie des entreprises légales étaient terrorisées par le risque de perdre leurs monopoles, leurs rentes, leurs privilèges et leurs pouvoirs d’influences. Les dictatures du Moyen-Orient terrorisées par la possibilité d’un exemple de démocratie arabo-musulmane qui fonctionne. Barak Obama et Hillary Clinton obsédés par le deal de 2009 au Caire : l’arrêt du terroriste en échange d’un islam politique soutenu par les Etats Unis et qui se voudrait dans leurs fantasmes « démocratique et libéral ».

Après la révolution, c’est tout l’échiquier politique, affairiste, économique, d’influence qui a été réinitialisé. Nous avions d’un côté des partis et des organisations avec des besoins de financement, de reconnaissance, de pouvoir, de contacts et de l’autre côté tous les acteurs décrits plus haut.

La boucle a rapidement été bouclée, tous ce beau monde s’est rapidement rencontré, pour négocier et signer des ententes de toutes formes. La Tunisie est entrée dans un système de dictature protéiforme avec une façade pseudo démocratique et sombre dès 2012 dans le modèle sud-américain avec une guerre déclarée des cartels ou chacun veut imposer sa volonté et protéger ses intérêts. L’appât du gain et du pouvoir faisant office d’intelligence, tous ces acteurs ont utilisé leurs liens d’influences, d’ingérences et de corruptions pour que doucement mais surement, ils puissent placer leurs pions au sein même de l’appareil de l’Etat, de nos institutions, de nos entreprises publiques, de nos gouvernorats et même de nos communes. En résumé nous sommes passé, d’un Etat et d’une administration où il existait de la corruption sous Ben Ali à un Etat et une administration « post révolution » au service des mafias, des cartels, de l’ingérence interne et externe et de la corruption généralisée. Le peuple lui, n’avait plus que ses yeux pour pleurer.

Tous ce que nous écrivons là, vient évidement de sources officielles comme les différents rapports internationaux sur la corruption en Tunisie notamment celui de 2017 qui est édifiant.

A la lecture de ces rapports, nous nous sommes posé une question simple : de quoi parle-t-on ? il y a un million de personnes au service de l’Etat et des entreprises publiques, quelle est la réalité de la situation ? Nous avons posé la question à plusieurs cadres dont des ex-ministres patriotes scandalisés par ce qu’ils ont vu de l’intérieur. Nous arrivons à un chiffre moyen de 1500 personnes pouvant être qualifiées de criminelles ou néfastes dans l’administration et 1500 de la société civile soit un total de 3 000 personnes. Le Botswana dont la situation était désastreuse a fait sa révolution et s’est orienté sur une transformation exemplaire avec une opération « mains propres » sans précédent : 2400 personnalités politiques et économiques ont été mises en prison en quelques semaines. Le chiffre de 3000 personnes pour la Tunisie est donc crédible et il est finalement très faible en comparaison du nombre de personnes admirables qui travaillent dans l’administration dans des conditions inacceptables.

La théorie des systèmes complexes, nous apprend donc que la nature des forces en présence, des interactions, de leurs ancrages fait qu’il était IMPOSSIBLE de faire évoluer ce système dans le bon sens ! Les conditions d’initialisation ont imprégné le système, de plus comme décrit précédemment nous considérons que ce système a atteint un point de « non-retour » depuis 2015 et que toute énergie dépensée pour le redresser n’aurait servi à rien. La seule manière qui reste pour construire un avenir est d’éradiquer l’ancien système pour reconstruire un nouveau système, basé sur de nouvelles conditions d’initialisation qui orienteront notre futur dans le bon sens, celui du peuple et du bien commun.

Notre Président a consciemment ou inconsciemment pris la mesure de la situation mais surtout de son caractère irréversible. Le décret du 22 Septembre pose de manière inespérée, les bases et uniquement les bases du « choc constructif » que nous préconisions. En effet, à ce stade, l’essentiel du problème reste entièrement posé. C’est donc à ce niveau que se situe notre action et notre appel à la mobilisation.

POURQUOI NOUS MOBILISER MAINTENTANT ALORS QU’IL N’Y A AUCUNE VISIBILITE SUR LA SUITE ?

Nous avons pris le temps de détailler ces concepts pour une raison simple et unique : nous sommes déjà en train de générer un nouveau système complexe, cela veut donc dire que là aussi les conditions d’initialisation du nouveau système vont totalement orienter son développement, sa survie ou son effondrement. En un mot, tous les évènements qui vont se dérouler ces jours-ci vont conditionner notre avenir à tous durant des années, de plus, que vous soyez pour ou contre notre Président vous serez concernés !

L’EQUATION « 51 »

L’analyse des déclarations depuis le 25 juillet 2021 et surtout depuis le 22 septembre 2021 démontrent clairement que, pour l’essentiel de nos « élites », le futur ne se définit que par « ce qui va arriver ». Les prédictions de « takeza » vont bon train, les discussions paranoïaques tournent sans fin, sans fond, sans méthode.

Pour Intilaq 2050 « notre futur » n’est pas défini que par « ce qui va arriver » mais par ce que nous allons « inventer et construire ensemble ». Nous n’attendons pas le futur, nous le bâtissons et quelles que soient la situation et les difficultés, nous avançons ! Nous ne faisons pas de scénario, pas de philosophie, pas de tergiversations, pas de demi-mesures, nous assumons nos choix, nous traçons devant vous une ligne claire et vous disons voilà où nous allons !

Notre vision : INTILAQ 2050 pour une Tunisie souveraine, résiliente, conquérante, qui retrouve sa place de carrefour des civilisations en replaçant l’humain au centre de toutes ses préoccupations.

Nous avions anticipé la situation actuelle et nous disposons d’un plan d’urgence : Le plan « 51 » :

  • 01 démarche de transformation d’urgence
  • 10 principes fondateurs clés
  • 40 mesures d’urgences pragmatiques permettant de relancer la machine « Tunisie » en 07 mois

Notre prochaine publication détaillera ce plan qui reprend les quatre axes de notre plan de transformation global de la nation :

1 – RECONSTRUIRE les fondations de la nation et de nos institutions par un référendum proposant une 3ième République la restauration du régime présidentiel, un changement du code électoral, une remise à plat du fonctionnement de nos institutions et une régionalisation inclusive du pouvoir.

2 – LIBERER les énergies, l’ambition, la créativité et l’innovation par un programme de « civilisation » incluant une libéralisation de l’économie qui a du sens et la transformation d’une administration archaïque vers une administration simplifiée, agile et innovante orientée services aux citoyens

3 – PROTEGER et accompagner le citoyen dans les épreuves et les difficultés de la vie, mais aussi les entreprises et les collectivités. La crise sanitaire et sociale en cours donne tout son sens à cet axe

4 – FEDERER et remotiver les forces vives de la nation pour reprendre le contrôle de nos vies et de notre avenir, par des engagements sur des valeurs claires et humaines, portées par une identité et un roman national retrouvé. La culture, notre le patrimoine, l’éducation, la connaissance, le sport, les échanges et le partage deviennent l’axe central de notre action permettant à tout un chacun de retrouver sa place dans la société et de contribuer, chacun à son niveau, au développement de la nation. Notre bien commun doit impérativement devenir un trésor national fédérateur.

Un nouveau système complexe est en cours d’initialisation, chacune de nos décisions, de nos actions vont influencer les conditions d’initialisation de ce nouveau système et chacun d’entre nous devra assumer demain ses positions.

Vous devez donc maintenant décider en votre âme et conscience en vous posant une question simple :

  • Soit vous pensez que c’était mieux avant et vous œuvrez pour un retour arrière en sachant que mathématiquement ou sociologiquement cela est impossible
  • Soit vous attendez le futur en espérant qu’il vous convienne
  • Soit nous nous unissons au-delà de nos différences, au-delà de nos peurs et de nos préjugés, au-delà de nos intérêts de personne ou de groupe pour enfin nous mobiliser tous ensemble pour le bien commun de notre peuple et de notre nation.

L’analyse des publications politiques de ces dernières semaines montrent à quel point une majorité de notre classe politique n’a rien compris aux évènements du 25 Juillet 2021. Ils n’ont pas compris les causes, les impacts et les opportunités.  Alors que notre Président est soutenu par 90% de la population et que notre nouvelle chef de gouvernement à peine nommée dispose déjà de 68% de soutien, ceux qui n’ont rien fait depuis 10 ans viennent nous donner des cours de légitimé et de pseudo droit, oubliant par même que la démocratie, est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. Tous le reste n’est que philosophie des salons bien garnis des villas de Gammarth et venant de personnes qui n’ont même pas eu la décence de présenter un minimum d’excuses au peuple devant tant de trahison.

En ce qui nous concerne, nous pourrions faire profil bas et attendre « l’erreur » pour nous gargariser de « je vous l’avez bien dit » .

Est-ce que notre Président à toutes les réponses, surement pas, mais nous considérons que son patriotisme et son souci du peuple ne fais aucun doute. Il a face à lui des forces organisées, financées sans scrupules qui se battrons jusqu’au bout pour leurs intérêts. Sois nous le laissons seul, sois nous démontrons à ces forces que nous nous aussi nous ne lâcherons rien.

Aujourd’hui ces forces installent un combat horizontal sur notre territoire mais aussi à l’étrange. Nous appelons toutes les organisations de ce pays a une trêve patriotique et nous les appelons à se joindre à nous pour proposer, ensemble, à la nation des conditions d’initialisation de notre avenir qui soient positives, constructives et pleines d’espoir !

Commencez par agir dés maintenant, partagez notre appel, manifestez vous pour construire avec nous, mobilisez vous pour qu’ensemble nous ayons suffisamment d’influence pour agir sur notre destin et la reconstruction de notre pays.

Notre prochaine publication présentera le détail de notre plan « 51 »


Que Dieu nous protège et que Destin se fasse
Adlen Kamoun et les “300” de l’oasis des patriotes

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