La résilience d’une nation se définit par sa capacité à anticiper, résister, s’adapter et se remettre des crises ou perturbations, qu’elles soient économiques, numériques, environnementales, sociales, sanitaires politiques ou géopolitique. Cela inclut des événements tels que des catastrophes naturelles, des crises économiques, des conflits armés, des cyberattaques d’envergure, des attentats terroristes, des pandémies ou d’autres types de chocs systémiques, qu’ils soient locaux, régionaux ou internationaux.
Le souverainisme étant notre fondement, la résilience constitue le second pilier essentiel de notre idéologie, se concrétisant par des actions ambitieuses dans notre plan de transformation.
À travers ce manifeste, nous exprimons avec détermination notre volonté de placer la résilience nationale comme priorité stratégique. Nous sommes conscients que cette priorité requiert la mise en œuvre de décisions structurantes et parfois difficiles, remettant en cause de nombreuses pratiques établies et destinées à transformer radicalement plusieurs secteurs tels que le mode de gouvernance de la nation, l’agriculture, la gestion de nos ressources, l’énergie, nos infrastructures ou même certains secteurs de l’industrie et des services.
Face aux défis majeurs (voir chapitre sur nos 13 enjeux de civilisation) tels que le changement climatique, l’effondrement géopolitique mondial, l’évolution démographique en Afrique, la précarité du système financier, ou encore la raréfaction de ressources clés, nous croyons fermement que notre unique voie est l’anticipation des changements pour bâtir une Tunisie et un « Grand Maghreb Élargi », fondés sur une résilience stratégique pertinente et efficace.
Nos simulations démontrent sans aucun doute possible, que nous devons atteindre cette résilience stratégique régionale avant 2050, si nous voulons établir les conditions d’un avenir durable, capable de répondre aux besoins essentiels de notre peuple et de ceux de notre région.
Pour acquérir cette résilience stratégique régionale avant 2050, il nous est impératif d’établir les bases de la construction du « Grand Maghreb Élargi » d’ici 2040.
Pour atteindre cet objectif en 2040, il est crucial de reconstruire les fondations de notre nation d’ici 2030.
Pour atteindre cet objectif en 2030, il est mécaniquement vital de mettre en place les bases de notre nouveau modèle de développement socioéconomique « HNM6 » d’ici 2025 avec notre plan d’urgence.
Ces étapes clés constituent la colonne vertébrale de notre plan de transformation.
Que ce soit pour une nation, une administration, une entreprise ou toute autre organisation humaine, il n’existe que deux manières de percevoir les crises : soit celles-ci sont subies et deviennent destructrices, annihilant tout espoir de développement, soit elles sont anticipées et assumées, devenant ainsi vecteurs de changement et d’innovation. Évidemment, le choix entre « continuer à subir » ou « anticiper et assumer » aura un impact direct sur les conséquences potentielles, tant en nombre de victimes qu’en coût, ainsi qu’en termes d’impacts structurels sur la nation tout entière. Ainsi, le choix défendu par ce manifeste est clair : nous devons analyser ces enjeux, anticiper les conséquences et transformer les défis en opportunités de changement et d’innovation pour une transformation vertueuse de notre nation.
Cette vision que nous proposons s’inspire de pays ayant démontré la pertinence d’une approche résiliente créatrice de valeur.
La Russie, historiquement importateur net de blé, est devenue l’un des plus grands exportateurs au monde. Avec peu de dette et une exploitation judicieuse de ses ressources, la Russie a acquis une autonomie et une autosuffisance dans l’essentiel des secteurs stratégiques. La Corée du Sud, suite à la guerre de Corée (1950-1953), a évolué d’un des pays les plus pauvres du monde, dépendant de l’aide internationale pour sa survie, vers une économie de haute technologie et un acteur majeur dans des secteurs tels que l’électronique, l’automobile et la construction navale, grâce à une vision stratégique alliant souverainisme et résilience.
Le Portugal, le Chili, ou la transformation récente de la Grèce sont aussi des exemples.
Conscients des défis à relever et anticipant les solutions, nous nous engageons, à travers ce manifeste, à promouvoir une vision axée sur l’établissement d’une résilience nationale multidimensionnelle, force motrice de notre développement socioéconomique, enrichissant notre culture, dynamisant notre système éducatif, galvanisant notre recherche scientifique et stimulant notre capacité d’innovation. Notre conception de cette résilience vertueuse, s’articule autour des axes décrits dans les articles suivants.