Depuis 2011, en Tunisie, la foudre s’est abattue sur la porte des ténèbres, créant une brèche d’où se sont échappées les vapeurs nauséabondes de la félonie, de la terreur, du clanisme, du mensonge, de l’injustice, de la corruption et de l’accaparement des richesses. L’odeur du soufre a remplacé les douces et éphémères senteurs du jasmin, emportant avec elle les rêves perdus de plusieurs générations de patriotes qui ont construit ce pays avec leur sueur et leur sang.
Notre apathie, notre naïveté et notre aveuglement ont laissé une voie ouverte aux cavaliers du mal, éternellement affamés. Ils ont franchi les triples murs d’airain, et depuis se gavent inlassablement sur les ruines de nos espérances. Ils se rient de notre crédulité, de notre servitude, du baiser de Judas si facilement asséné.
Depuis 2011, nous avons tous simplement abandonné nos enfants. Déjà 85% de ceux qui sont nés sous la lune de la révolution ne rêvent plus de Tunisie mais de lieux, de contrées et de mœurs étrangères. En silence, notre Tunisie s’efface de l’inconscience collectif et de l’imaginaire de nos enfants, pour bientôt ne plus exister.
Malgré 3000 ans d’histoire, nous avons oublié qu’il n’existe aucune nation, aucun état ou aucun empire qui ne se soit construit et qui ait perduré sans afficher clairement et fièrement sa vision, ses valeurs, ses règles et son identité,
Notre recherche perpétuelle du héros imaginaire nous a fait perdre l’essentiel : définir un cap pour le navire majestueux qu’est notre nation, aujourd’hui perdu dans une tempête à la fois dévastatrice et aveuglément meurtrière, balayant sans discernement nos plus fragiles, nos plus âgés, nos plus jeunes, nos plus désespérés.
Il est temps d’arrêter d’enchaîner les complaintes chorégiques larmoyantes, de philosopher à l’infini sur le néant, d’alimenter le feu des enfers avec nos intérêts personnels, nos génuflexions ridicules, nos querelles interminables, nos égos surdimensionnés et évidement et surtout, notre arrogance insupportable et indécente.
Il est temps d’arrêter d’accepter l’inacceptable, de dire stop aux médiocres et aux incapables, aux corrompus et aux malfaisants. Il est temps de retrouver la raison, d’oublier nos différences, de passer des paroles aux actes et d’honorer nos morts et nos martyrs, nos sages et notre jeunesse, notre histoire et notre identité en nous levant comme un seul peuple uni et fier pour lancer enfin le combat permettant de redonner espoir à notre nation.
C’est avec honneur, fierté et détermination que nous vous présentons le fruit de plus de 3 ans de travail loin des regards. Un travail difficile, complexe, nécessitant des sacrifices et des douleurs, des joies et des peines, des hauts et des bas, qui nous aura value menaces, insultes et encouragements salutaires et pour lequel nous avons mis nos convictions, notre amour de la patrie, notre amour pour notre peuple exceptionnel, notre amour pour la justice, l’éthique et la responsabilité au service de la construction de notre vision et de notre plan de transformation qui se veulent élégants et pertinents pour une Tunisie souveraine, résiliente, conquérante et surtout humaine.
Il est des moments quantiques à la fois terrifiants, uniques et magiques où le temps s’arrête et tous les chemins des possibles se superposent devant nous. Nous sommes à l’un de ces moments ! La Tunisie et notre peuple sont à la croisée de ces chemins. Mais attention ce temps passé, le possible redeviendra impossible et nos choix s’effacerons, et d’autres déciderons. Il ne nous restera alors plus que nos yeux pour pleurer en marmonnant lâchement « si nous avions su ! »
Des moments uniques où devant Dieu, devant l’histoire et devant nos consciences, chacun devra assumer ses responsabilités et rendre compte de ses actes !
Aujourd’hui, en vous livrant ce travail, tel le Colibri devant la foret en feu, nous faisons notre part et nous vous disons « Nous savons ! ».
Que destin se fasse et que Dieu nous protège ! Bonne lecture. Adlen Kamoun – INTILAQ 2050 – Juillet 2023